« Je me sens plus créatrice que procréatrice » (Madame Figaro)
L’artiste aux multiples facettes s’est prêtée au jeu de notre interview « Autopromo » et s’est confiée à l’occasion de la sortie de son nouveau film, Les Secrets de la Princesse de Cadignan (au cinéma le 13 septembre).
Avec Les Secrets de la princesse de Cadignan, Arielle Dombasle signe sa cinquième réalisation. L’artiste a tiré de cette nouvelle de Balzac un film qui dépeint librement la condition féminine, abordant des questions liées à l’âge, l’amour, la séduction, le pouvoir. Chez elle, la princesse devient une héroïne féministe.
Mon actu ?
Arielle Dombasle.- La sortie de mon film, inspiré d’une nouvelle d’Honoré de Balzac parue en feuilleton en 1839 dans le journal La Presse, puis dans La Comédie humaine, adaptée ici par Jacques Fieschi , qui réunit au casting Julie Depardieu, Michel Fau, Stanislas Merhar, Cédric Kahn… Ce qui est étonnant dans la vie de Balzac, c’est qu’il a été révélé, littéralement sauvé, par les femmes : Laure de Berny, son premier amour (il avait 22 ans, elle, le double), la duchesse de Castries, la comtesse Hanska, qu’il épousa six mois avant de mourir, des aristocrates éclairées, lettrées, souvent plus âgées que lui. Toutes, à leur manière, ont contribué à le faire éclore, écrire, et l’ont amené à dépeindre la condition féminine et sa libération.
En quoi je me sens proche du personnage de la princesse de Cadignan ?
Je ne me sens pas proche, je l’estime ! Elle est dépeinte par Balzac comme un vrai «don Juan femelle». Rebelle, diabolique, séductrice, avec un visage d’ange. La princesse de Cadignan appartient à cette lignée d’héroïnes qui ont eu l’audace de s’émanciper, qui ont pris le risque de sortir de la cage, de la briser, de s’éloigner des destins tout tracés que la société de l’époque leur imposait. C’est un esprit libre, une audacieuse, une combattante.
Je ne suis pas une femme fatale. J’ai si peu d’expérience, finalement
Arielle Dombasle
Ce que j’aime qu’on dise de moi ?
Tout. Il faut accepter les règles du jeu. Nous autres, les artistes, sommes sous une grosse loupe qui amplifie tous les faits, les gestes, les moindres mouvements de notre vie… Moi, je le suppose, j’intrigue sans doute les gens parce que je suis restée une jeune fille : je n’ai pas eu d’enfant et n’ai jamais voulu en avoir. La loi de la nature pour les femmes, c’est d’en avoir. C’est ainsi depuis toujours. Je me sens plus créatrice que procréatrice.
Le sujet qui me met hors de moi ?
La brutalité du monde.
Une tenue idéale pour une interview ?
La seule tenue idéale est celle à laquelle on ne pense pas et qui vous tombe sous la main. Il ne faut pas trop réfléchir et surtout ne pas penser à ce que les autres vont trouver à redire. On me demande souvent : «Pourquoi ces grosses chaussures ? Pourquoi ces minijupes ?» Et alors ? Je ne sais pas, ça me plaît, c’est moi en ce moment.
Ma personnalité ?
Je reste une énigme à mes propres yeux, et c’est très bien comme ça. Je ne suis pas une femme fatale. J’ai si peu d’expérience, finalement. J’ai la chance d’avoir rencontré un homme dont je suis tombée amoureuse, que j’adore et qui ne me déçoit jamais. C’est une sorte de miracle. Pour le reste, je n’ai pas changé. Je suis toujours la même. J’ai gardé, comme inscrits sur un disque dur, les mêmes goûts que ceux de mon enfance. J’aime nager, marcher, créer, danser, chanter, être sur scène. Depuis toute petite, je suis une hyperactive, je me glisse dans des cosmos différents. J’aime ces métamorphoses, cette ivresse de la liberté.
Ce qui me soigne ?
Le rire. Devenir une sociétaire des Grosses Têtes m’a évité une psychanalyse. J’ai l’impression d’être à l’école avec des camarades très turbulents.https://www.youtube.com/watch?v=CCa_STV0FRE&ab_channel=ArielleDombasle
Mon mood du moment ?
L’exaltation, à la veille de la sortie de ce film qui a mis du temps à se fabriquer. Tant de passion !
Les Secrets de la princesse de Cadignan, de et avec Arielle Dombasle, Julie Depardieu, Michel Fau, Stanislas Merhar, Cédric Kahn… Sortie le 13 septembre.