Arielle Dombasle était l’invitée d’Elodie Suigo sur France Info pour la sortie de son nouvel album ICONICS.
Arielle Dombasle est une artiste à part, atypique. C’est par le biais des films d’Éric Rohmer, des séries télévisées comme Miami Vice ou encore des films devenus culte Un Indien dans la ville (1994), Astérix et Obélix contre César (1999) que le public l’a découvert. Et puis la musique est entrée dans sa carrière avec en premier lieu l’album Liberta en 2000. Aujourd’hui, elle sort un nouvel opus Iconics en forme d’hommage à des personnalités des figures féminines emblématiques telles que Judy Garland, Marlène Dietrich, Shirley Bassey ou encore Joséphine Baker.
franceinfo : Iconics ce sont huit titres à la fois sensuels, féminins, doux, déterminés. Un peu comme vous.
Arielle Dombasle : J’espère que mon album me ressemble. C’est en effet un hommage au féminin, à ces figures qui m’ont éblouie. C’est un peu une éthique de l’admiration. Quand j’étais enfant, j’ai aimé immensément ma poupée Barbie. Après, j’ai souffert qu’on me réduise à la poupée Barbie. Mais après tout, dans cet album, je lui rends hommage parce que c’était une poupée très futuriste, très d’avant-garde et la première poupée féministe parce que ça donnait envie aux petites filles d’être toute sorte de choses. On achetait la poupée Barbie avocate, maîtresse de maison, patineuse, astronaute, médecin et on se disait : « Voilà ce qui m’attend dans le futur » et on choisissait de jouer avec quelque chose qui déjà vous exaltait.
Que représente cet album pour vous ?
Un hommage aux femmes qui auraient pu être des mères, en tout cas qui, moi, m’ont élevée. Et j’aime reprendre, par exemple, Diamonds Are Forever de Shirley Bassey, cette femme qui a incarné par exemple les nouvelles figures féminines de James Bond, qui sont des femmes fortes, qui sont des femmes espionnes, des combattantes.
Au départ, il y a effectivement la danse. C’est l’un des points d’ancrage qui va vous mener à la scène, au théâtre, à l’expression scénique. Vous avez un côté indomptable. Votre grand-père était consul de France à Calcutta. Ensuite, il a été l’un des premiers à rejoindre le général de Gaulle quand il était en exil à Londres. Il a créé la France Libre. Avez-vous gardé cela de lui ?
J’ai été un peu intimidée par le milieu dans lequel je suis née, parce que c’étaient les ambassades, que des gens très brillants, que des gens remarquables. Et on appelait mon grand-père, Son Excellence. C’était en effet quelqu’un de remarquable qui a sauvé un nombre considérable de gens pendant la guerre, qui a reçu tous les artistes exilés en Amérique et qui a donc été un héros. Et sa femme Man’ha Garreau-Dombasle, est la personne qui a le plus compté dans mon existence. Une femme de lettres et femme, avec ce magnétisme qui faisait qu’elle était entourée d’artistes.
À quoi rêviez-vous enfant ?
J’ai commencé par être un bébé, et puis tout de suite, j’ai dansé, j’ai chanté. Je savais enfant. J’ai toujours imaginé que je serais sur scène et sous les projecteurs. J’ai été choisie par Éric Rohmer pour Perceval le Gallois. J’ai commencé comme ça, avec les airs médiévaux.
Parlons de ces femmes que vous reprenez. Elles ont fait partie de l’émancipation des femmes qui ont parfois mis leur vie en danger. Qu’est-ce qui vous plaît dans le fait d’être une femme ?
Ce qui me plaît, c’est qu’elles ont déjà une position un peu plus enviable que pendant 21 siècles de domination masculine. Être une femme au XXIᵉ siècle, c’est une bonne chose. On est encore loin de vivre sur un plan d’égalités. Mais il y a beaucoup de plans sur lesquels, heureusement, nos mères et nos grands-mères ont obtenu beaucoup de choses, et notamment Simone de Beauvoir.
La modèle, cantatrice, actrice, cinéaste et réalisatrice de vidéo-clips s’associe à La Pharmacie Littéraire, pour livrer sa prescription à travers une boite remplie de ses indispensables.
Née en pleine pandémie, à l’heure de la fermeture des librairies en France, la Pharmacie Littéraire se veut un projet culturel altruiste, imaginé par Sophie Wiesenfeld, en soutien au monde du livre. Et qui mieux qu’Arielle Dombasle, passionnée de littérature, persuadée que l’on peut soigner les maux par les mots, pour nous guider ? Elle succède ainsi à Amanda Sthers, David Foenkinos, Alexandre Jardin, Sophie de Closets, ou encore Jacques Attali.
Dans la boîte d’Arielle, on repère d’abord Images, le recueil de poèmes de sa grand-mère Man’ha Garreau Dombasle réédité pour l’occasion, qui traite du sens de la nature et de l’amour. « C’est principalement pour cette raison que j’ai dit oui à cette boîte : je voulais faire revivre la poésie de ma grand-mère », avoue Arielle, lucide cependant quand au caractère désuet de ce genre littéraire. « Pourtant, moi, ça me parle encore. Apolinaire, Baudelaire, Rimbaud, Verlaine… Ceux-là nous réconcilient avec notre moi le plus profond ». Puis, Fragments d’un Discours Amoureux, de Roland Barthes, arrive alors comme une évidence. Ce livre questionne l’amour et la raison, expérimente la relativité des sentiments et brise la cohérence de nos pensées préétablies sur le sujet. « C’est un livre clé, pour savoir aimer, et mettre l’amour au poste de commande de sa vie, » assure Arielle.
Edition collector La Pharmacie Littéraire d’Arielle Dombasle, 59 €
Disponible à la Librairie L’Ecume des Pages – 174 bd St Germain, Paris 6e, chez Lamartine, 118 rue de la Pompe, Paris 16e, ou sur l’e-shop www.lapharmacielitteraire.com
Déambulations à Saint-Germain-des-Près avec Arielle Dombasle dans 50′ Inside. L’occasion pour l’actrice, chanteuse et réalisatrice de présenter « La Pharmacie Littéraire ».
Où la plus insaisissable des Parisiennes évoque les cigarettes au menthol, l’application Grindr et l’intelligence artificielle autour d’un chou-fleur frit.
Elle a donné rendez-vous dans la bibliothèque de La Réserve, le palace de l’avenue Gabriel, à Paris. « Comme disait Proust, c’est un endroit où l’on ne se sent pas bousculé.
Arielle Dombasle commande d’ailleurs un earl grey et un bol de noix – « elles sont excellentes ici », jure-t-elle, vantant aussi la « clientèle assez fine, délicate » de l’établissement. Elle connaît bien les palaces : sa marraine américaine, Laura Howard Bacon, vécut trente ans au Ritz. « J’arrivais directement du Mexique, où j’avais grandi. Souliers vernis, bien droite sur ma chaise. Pour moi, c’était ça aussi, Paris. Aujourd’hui, on y croise des groupes en tongs … » Elle n’aime pas trop non plus les nouveaux milliardaires de la Silicon Valley qui boivent du vin dans des gobelets en carton – « une question d’éducation ». Arielle Dombasle est formidablement bien élevée. Souriante, ne posant toujours pas le dos sur le dossier, n’hésitant pas à demander si vous voyez un psy – « Moi, ditelle, ça me fascine … mais pas pour moi. Je suis sûre que la démarche doit être passionnante. D’ailleurs, vous êtes allongé ?»
Ce jour-là, le chef Mohamed Cheikh vient la saluer en personne. Le vainqueur de « Top Chef » 2021, en résidence à La Réserve jusqu’au 4 décembre, présente sa carte. Pour Arielle, ce sera un chou-fleur frit (en plus d’un deuxième bol de noix), une eau plate et beaucoup d’eau chaude. Pour les desserts, on verra. « Top Chef » ? Elle n’est pas une téléspectatrice assidue. « Mais j’ai regardé un peu ces athlètes de la sauce. Ils sont absolument fantastiques de concentration, d’implication. Hélas, moi, je ne sais pas cuisiner. J’avais une grand-mère extraordinaire, qui avait sans doute l’une des meilleures tables de France. Ça m’a donné des complexes, même si je pense que la table, c’est de la haute civilisation. J’adore les très belles tables bien dressées. J’aime les ménagères, l’argenterie. Vous connaissez l’argenterie edwardienne ? » Non. « C’est ravissant. Très sobre. Très beau. »
Pas un, mais trois desserts
Si Arielle Dombasle aime la table, c’est parce qu’elle vit en bande, entourée de toute une smala de « gens créatifs et sensibles » avec qui elle est capable de participer à des clips punko-gothiques dans un cimetière avant d’improviser des tournages à l’intérieur de sa maison de Tanger, décorée par Andrée Putman : « Le beau par le moins, l’épure », explique-t-elle avant de goûter, du bout de la fourchette, le risotto croustillant aux cèpes : « Je suis très material girl. J’ai grandi parmi les collections d’objets asiatiques et précolombiens. J’aime ça, l’idée de la collection : les flacons de parfum à un moment, les boîtes à poudres à un autre, les livres, les lettres tout le temps, comme celles que j’ai gardées de ma grand-mère. Nous vivions au Mexique ; elle était en France et nous écrivait chaque jour un conte à mon frère et à moi. Il était Oberon, le roi des elfes, et j’étais Titiana, la reine des fées. » L’aïeule, proche des artistes Max Ernst, Tamara de Lempicka, Rufino Tamayo et Ray Bradbury, « avait deviné toute la féerie, la part de fantastique » qu’il y aurait dans son existence. Elle a placé sa vie sous une double devise. Oscar Wilde : « Je mets du talent dans mon œuvre et du génie dans ma vie.» Et aussi d’une formule d ‘Andy Warhol, croisé une seule fois (mais une fois quand même) alors qu’elle avait 12 ans : « Just do it. »
C’est assez délicieux de rendre à ce slogan, déposé ensuite par Nike, sa paternité d’origine. Voilà tout le charme dombaslien : une légèreté infusée de références, une capacité intacte à s’émerveiller de tout ou presque (dernièrement, le cimetière de Limoux, près de Carcassonne), le goût du temps long, l’horreur d’aller vite. « Je n’aime pas du tout être pressée. Vous connaissez le 1. 5, très à la mode ? C’est cette nouvelle manière de consommer. On mange à toute allure, on écoute la musique en accéléré, on voit les séries en accéléré, tout doit aller plus vite. Je trouve ça assez navrant pour soi-même. »
Les desserts arrivent. Pas un, trois, insiste le chef. C’est la maison qui régale. Millefeuille façon baklava, mangue au riz au lait de coco, tarte au crémeux citron et fleur d’oranger. La fourchette se promène, prélève quelques tranches de fruit exotique, butine un peu de crème. Temps long.
Elle se remaquille, l’œil concentré sur le miroir du poudrier. Elle évoque Baudelaire, Apollinaire, Nerval : « J’aime beaucoup la poes1e, l’inspiration, la beauté même. Lisez le poème de ma grand-mère sur la lune par exemple, et vous ne la regardez plus de la même façon. » Il fait huit pages. « J’aime ces musicalités, ces images, ces rêves qui viennent vous habiter et vous aident à mieux comprendre le monde. »
Elle reste légère. « Je ne crois pas, comme Michel Houellebecq, que le monde d’après, c’est comme le monde d’avant, mais en pire ! Il y a toujours la danse du hasard. J’étais à Venise avec des amis homos très aventuriers, on a fait du Grindr au Palazzo Veneziano. Ça a marché, la rencontre a eu lieu. Alors oui, c’est grâce aux nouvelles technologies, mais le merveilleux hasard est là malgré tout. C’est absolument nécessaire pour enchanter la réalité. » Comme elle.
Pour les fêtes de fin d’année, « La Pharmacie Littéraire » dévoile ce gracieux OPNI (Objet Poétique Non Identifié) qu’est son édition collector réalisée par Arielle Dombasle.
À mi-chemin entre objet d’art et box par abonnement, La Pharmacie Littéraire est la seule “boîte à livres” confectionnée par les soins d’une personnalité, d’un artiste ou d’un compositeur. En un mot : votre Prescripteur.
Arielle Dombasle est aujourd’hui notre prescriptrice.
Le choix d’Arielle Dombasle s’imposait comme une évidence. Modèle, cantatrice, actrice, cinéaste et réalisatrice de nombreux vidéo-clips, Arielle Dombasle est aussi muse incandescente au Music-Hall, au Crazy Horse ou à l’Opéra-Comique. Depuis toujours, elle conjugue avec passion cinéma et musique. Ses albums pop, rock et lyriques, ont été couronnés de trois disques d’or et d’un double disque de platine. En 2019, elle réalise avec Alien Crystal Palace, un mélodrame fantastique, gothique et rock.
Aujourd’hui, l’artiste aux multiples talents s’associe à La Pharmacie Littéraire afin de vous faire partager son ordonnance littéraire – partie de son univers intime.
La prescription littéraire d’Arielle Dombasle
Passionnée de littérature Arielle Dombasle sait que l’on peut soigner les maux par les mots. C’est pourquoi elle a développé un coffret unique avec La Pharmacie Littéraire.
Il contient ses indispensables : « IMAGES », recueil de poèmes de Man’ha Garreau Dombasle, la grand-mère d’Arielle. À la fois écrivaine et poète, Man’ha a été l’amie de nombreux artistes dont Paul Claudel, Ray Bradbury, Marx Ernst, Isadora Duncan et Tamara de Lempicka. Ce recueil, anciennement publié chez Stock en 1988, est réédité pour l’occasion aux Éditions Sophie Wiesenfeld. « FRAGMENTS D’UN DISCOURS AMOUREUX » de Roland Barthes. Livre “nécessaire” qui questionne l’amour et la raison, expérimente la relativité des sentiments et brise la cohérence de nos pensées préétablies sur le sentiment amoureux.
Sans oublier un sachet de son thé préféré à infuser.
La Pharmacie Littéraire d’Arielle invite à un voyage poétique animé de lectures aimées, de fragrances imaginées, de musique et de saveurs composées…
Un élixir de vie à consommer sans modération ; ça fait du bien !
Edition collector La Pharmacie Littéraire d’Arielle Dombasle Prix : 59 € Points de vente : Librairie Lamartine (118, rue de la Pompe, 75016 Paris) (click & collect www.lamartine.fr) Eshop :https://www.lapharmacielitteraire.com
Titania donc, la fée des bois, Arielle Sonnery pour l’état civil, Arielle Dombasle pour la postérité. Un elfe de 47 kg, six décennies au compteur, coquette en tout, sur son âge comme sur le reste («J’aurais sans doute aimé être la Belle au bois dormant… J’aime l’idée d’être réveillée par un baiser.»), l’air épuisé sous le maquillage – mais qui ne le serait avec cette chaleur ? –, nous emmène à travers les rues de Saint-Germain-des-Prés. « Je me sens étrangère partout. Ça libère. »
Pour quelqu’un qui hisse la liberté en vertu cardinale, le confinement fut un « enfermement ». L’éloignement et la méfiance vis-à-vis de ces autres qui lui sont si essentiels, une « dévastation ». Une cage, même dorée, reste une cage. Mais une fois la porte entrebâillée, Arielle s’est aussitôt faufilée avec cette allure évaporée qui n’est somme toute qu’une façon d’être au monde, une forme de politesse qui cache bien des fêlures…
••• SE DÉLECTER D’UN BAIN CHAUD « C’est un rituel quotidien. Entrer dans un bain à la bonne température, c’est délicieux, et j’y reste aussi longtemps que je peux me le permettre, parfois en rêvassant, parfois en lisant. Cette langueur, ce calme, cette harmonie réconfortent autant le corps que l’esprit, ils sont comme un retour vers quelque chose qui réchauffe et protège, une thérapie voluptueuse. D’ailleurs, on dit qu’il faut donner un bain chaud par jour aux fous pour les apaiser.Je me souviens également d’un film que j’avais tourné à Khiva, en Ouzbékistan. J’étais logée dans un institut coranique avec pour chambre une minuscule cellule, mais l’équipe m’y avait gentiment installé une baignoire. »
••• S’AGITER EN PERMANENCE « Je suis hyperactive depuis l’enfance. Aujourd’hui, je suis toujours en train de remonter un clip, de me pencher sur les costumes, de penser à un prochain film… Comme on sait que la vie réserve des chagrins, je mets le plaisir au poste de commande. Cela passe par la création, l’amour… et les amis, que j’entraîne dans mes films expérimentaux, avec l’envie de toujours les magnifier, d’exalter leur talent, de dévoiler leur essence.Je leur suis aussi fidèle que je le suis à moi-même, à mes choix, à mes valeurs. Si je m’embarque dans une aventure professionnelle et que le résultat final n’est pas au niveau que je le prévoyais, je ne le regrette jamais. Je préfère trébucher plutôt que trahir mon enthousiasme. »
« EMPIRE » (Barclay/Mercury). Sortie le 19 juin. Pré-commandez ou pré-enregistrez Empire, le nouvel album d’Arielle Dombasle et Nicolas Ker :
Ses parents collectionnaient, son grand-père diplomate peignait, tandis que sa grand-mère soutenait d’innombrables artistes. Personnalité aux mille et un talents, Arielle Dombasle s’avère être une esthète des plus complètes. Rencontre.