Arielle Dombasle, quelle place tient Frida Kahlo dans votre cœur, qui a fait que l’émission vous présente comme son amie imaginaire?
Elle est une des figures qui m’a depuis l’enfance bouleversée – j’ai vécu au Mexique jusqu’à l’âge de 18 ans. Cela peut sembler anecdotique… Mon père avait ramené à la maison un spécimen très rare de chien nu: le choro escuincle, petit enfant chien du couple de chiens Aztèque que possédèrent Frida Kahlo et Diego Rivera, son mari, également peintre. J’ai adoré ce chien! Il m’a accompagné pendant seize ans!
Mais aussi?
Frida est pour moi un modèle, une icône absolue. Une héroïne dont l’art se confond avec la vie – une vie de martyr dont elle a fait son œuvre – et la vie se confond avec l’art. Une femme merveilleusement sensible, combattante, singulière, dont le parcours, le mariage avec Diego, la foi, la liberté, le féminisme, l’engagement révolutionnaire, la peinture – du reste très inspirée des ex-voto – ont fait qu’elle est aujourd’hui culturellement presque aussi importante que le culte que l’on porte à la Virgen de Guadalupe. Quelque chose s’est cristallisé autour d’elle, d’incroyable. Et moi, évidemment, cela me touche complètement! Je la ressens et la comprends infiniment. D’autant qu’elle me rappelle la figure de ma grand-mère, Man’ha Garreau-Dombasle, grande poétesse que j’aime à l’infini!
Il y a la figure de Frida Kahlo mais il y a aussi la maison qui est extraordinaire…
C’est la maison de Diego et Frida, un laboratoire intime, fermé sur lui-même, mais aussi un carrefour d’artistes, d’amis, de créations et de beauté!
À ce titre, cette collection Une maison, un artiste vous semble-t-elle légitime?
Absolument. Nous avons, vous, moi, la plupart des gens, des maisons miroirs, des maisons portraits chinois, des maisons où chaque objet est à notre image, et qui recèlent mille détails bouleversants et signifiants. On orchestre sa maison de manière intime. Et cette collection nous laisse voir beaucoup des artistes qui ont vécu dans de tels lieux.
Imaginez-vous, plus tard, qu’une maison que vous auriez possédée, peut-être avec votre époux, Bernard-Henri Lévy, devienne publique à l’instar de celle de Frida Kahlo?
Les lieux où nous habitons sont infusés de lectures, de livres, de photos, d’écrits, d’objets. J’aime beaucoup les objets… J’aime beaucoup la beauté des choses. La maison n’est pas pour moi une simple chambre d’hôtel! Elle n’est pas non plus l’hypothèse confortable ou stéréotypée. C’est la beauté et la poésie qui sont au poste de commande.
Quelques mots sur votre actualité?
Mon film, Alien Crystal Palace est enfin terminé et sortira en novembre. C’est un film assez baroque, un thriller fantastique, au fond assez proche de l’univers de Frida Kahlo et de mes racines mexicaines. Et puis la tournée Les Parisiennes , spectacle, revue, musique, insolence, beauté… L’esprit, le féminisme, l’élégance des femmes de Paris au temps des yéyés continue avec une tournée et deux dernières dates, à l’Olympia, les 18 et 19 décembre.