Entre nous, Arielle Dombasle… (Marie Claire)
La comédienne et chanteuse est à l’affiche de « Alien Crystal Palace », son quatrième film, totalement déjanté et fascinant. Un ovni cinématographique qui lui ressemble, né de sa complicité avec le chanteur-culte Nicolas Ker. Arielle Dombasle se prête au jeu de notre interview « off ».
Marie Claire : Entre nous, si vous pouviez vous passer d’interview, vous le feriez ?
Arielle Dombasle : Non, je ne me passerais pas d’interview, parce que la vie, c’est les rencontres, et qu’en interview on rencontre parfois des gens étonnants. La parole est à moitié à celle qui la prononce et à moitié à celui qui l’écoute, une interview, c’est une chose en soi, ça peut être une œuvre d’art, ça peut être quelque chose de délicieux. Je ne me passerais jamais d’interview.
Entre nous, si vous pouviez changer quelque chose dans votre vie, ce serait quoi ?
Rien, je vis vraiment la vie dont j’avais rêvé, même si je tombe très souvent dans des abymes que je n’avais pas soupçonnés, mais j’ai néanmoins une vie splendide. Et toute vie splendide a des moments de chute absolue, de drame. On les traverse et si le drame ne vous tue pas, la vie est splendide.
Entre nous, combien de fois par jour pensez-vous à la mort ?
Pas souvent, je pense surtout aux désirs, à la vie, aux mouvements, aux plaisirs, aux bonheurs de chaque jour, à la lumière qui se lève, au temps… Non, pas à la mort.
« Le sexe est la force la plus étonnante que l’on possède, une force sans limite qui nous rend fou, et heureusement »
Entre nous, combien de fois par jour pensez-vous au sexe ?
Je n’aime pas le mot lorsqu’il est tiré de son contexte, mais j’y pense quotidiennement. Le sexe est la force la plus étonnante que l’on possède, une force sans limite qui nous rend fou, et heureusement.
Entre nous, vous avez bien tourné dans un film nul ?
Oui, et pas seulement un, mais cela ne m’a pas empêché de beaucoup m’amuser sur ces tournages-là.
Entre nous, il y a bien un acteur avec lequel vous aimeriez coucher ?
Aucun car je suis très amoureuse de mon mari.
Entre nous, vous avez bien honte d’un truc que vous avez fait dans la vie ?
Honte ? Non, parce que finalement je suis un être très moral et très fidèle à moi-même. Je me suis trompée comme tout le monde, j’ai fait des bêtises, mais je n’en ai jamais eu honte.
Entre nous, ça vous arrive parfois de vous la péter ?
Je n’aime pas beaucoup le terme. Non. Je suis actrice, donc je suis l’être des métamorphoses.
Entre nous, qu’est-ce-que vous vous pardonnez le moins ?
Probablement d’être parfois trop opaque à l’autre, de ne pas assez montrer ma vulnérabilité, d’être trop énigmatique. Ça ne s’explique pas. Chez moi, il y a toujours le désir de me mettre dans un certain monde très à part. Parfois, je me dit à quoi bon faire ça, alors que tout est si éphémère…
« J’ai une foi primordiale qui ne m’a pas quittée depuis l’enfance »
Entre nous, vous êtes croyante ?
Très. J’ai une foi primordiale qui ne m’a pas quittée depuis l’enfance. J’aime aux enterrements catholiques les pompes, les fastes, les grands requiems, les choeurs, les sermons, j’aime Bossuet. Les églises, surtout celles qui sont vides, sont les endroits où je me sens le plus chez moi, quelque soit le pays.
Entre nous, à quoi aimeriez-vous renoncer ?
À la cigarette et à la mortalité. Pourquoi l’immortalité ne serait-elle seulement propre aux dieux ? Je crois vraiment que nous sommes de la génération qui va en finir avec la déchéance et la mortalité. Et donc en corollaire, et c’est plus scabreux, de la génération qui va obtenir le droit de mettre fin à ses jours quand nous le souhaitons. Se tuer quand nous en aurons assez de la vie, non pas à cause d’un drame, mais à cause de la vieillesse. Ça commence, l’euthanasie. Mais ne parlons pas de ça, c’est trop triste. Mais moi je n’y aurai jamais recours.
« Je crois vraiment que nous sommes de la génération qui va en finir avec la déchéance et la mortalité »
Entre nous, quelle partie de votre corps vous ne changerez jamais ?
Je n’en changerai aucune ! Ça ne me viendrait même pas à l’esprit, je ne le ferai jamais.
Entre nous, vous avez bien menti une fois dans ce que vous avez dit ?
Non, pas une fois.
Entre nous, pensez-vous avoir de l’humour ?
Oui, j’aime rire de tout, mais pas avec n’importe qui.
Entre nous, vous avez peur d’être oubliée ?
Non, parce que je pense toujours à la phrase de Nietzsche : « L’oubli, notre plus cruel et fidèle ami ». Joli hein ?
Entre nous, quelle question détesteriez-vous qu’on vous pose ?
Une question qu’on me pose, si je ne l’aime pas je n’y répondrai pas, donc je peux entendre toutes les questions.
Entre nous, vous êtes-vous ennuyée avec mes questions ?
Ah non ! J’ai bien aimé, parce qu’elles vont à l’essentiel tout de même. Elles ont l’air de rien, mais elles sont une petite porte vers la vérité, donc je les ai aimées.