Emission en confinement sur Villages FM

Arielle Dombasle et Nicolas Ker étaient les invités de l’Emission en Confinement sur Villages FM, l’occasion pour le duo d’évoquer la sortie de son prochain album Empire le 19 juin prochain.

De La Rivière Atlantique jusqu’à l’Empire, en passant par Alien Crystal Palace, Les Grosses Têtes ou encore Danse avec les Stars, Arielle Dombasle a évoqué tous les aspects de sa carrière.

« Empire est un album qui est extraordinairement romantique et exalté. C’est un album fait pour les grands solitaires, les vulnérables, les amoureux, les abandonnés… mais aussi pour les êtres sensibles ! »

Arielle Dombasle.

Une émission à écouter en intégralité ci-dessous :

Découvrez « Le Grand Hôtel » le deuxième extrait d’Empire, le nouvel album d’Arielle Dombasle & Nicolas Ker (sortie le 19 juin 2020) :

Passez les portes du “Grand Hôtel” d’Arielle Dombasle et Nicolas Ker (Les Inrocks)

Après avoir dévoilé le clip de Just Come Back Alive le mois dernier, la paire formée par Arielle Dombasle et Nicolas Ker revient avec un deuxième single, Le Grand Hôtel. Les deux titres sont extraits du prochain album du duo, Empire, qui paraîtra le 19 juin prochain.

Exprimant une perte de repères et une forte solitude, le titre et le clip arborent des couleurs sombres et inquiétantes. Entre nostalgie et sensualité, la vidéo, réalisée par Arielle Dombasle, offre la vision en huis clos d’un monde nocturne et oppressant.

Le disque Empire succédera à La Rivière Atlantique, disque d’une précédente alliance entre Dombasle et Ker, en 2016.

« L’enfermement est une punition » (Le JDD)

Malgré ses envies de liberté, la comédienne et chanteuse reste sage et s’occupe chez elle, entre musique, rituels et réseaux sociaux.

Fin janvier, elle était membre du jury du festival de Gérardmer, consacré au cinéma fantastique. Aujourd’hui, le monde entier vit un scénario de film d’horreur. Arielle Dombasle a la nostalgie de son séjour dans les Vosges. « Tout était encore gai. Mais il y avait Vivarium, qui racontait des individus prisonniers de leur domicile. C’était de la fiction. Là, nous la vivons en quelque sorte. » L’actrice et chanteuse, qui a « tendance à refuser les diktats », admet que l’idée du confinement lui a d’abord été pénible : « L’enfermement est une punition. Mais je suis sage et je m’y conforme. Il faut être responsable. »

Elle dit avoir refusé de quitter Paris « par solidarité » et garde le moral dans son appartement du centre de la capitale. « Comme la plupart d’entre nous, je pensais au début qu’il s’agissait d’une sorte de paranoïa généralisée, que ça durerait très peu de temps, que ce virus n’était pas plus grave qu’une simple grippe. Mais il est inconnu et pervers. Ce qui est nouveau, et très anxiogène, c’est de suivre le décompte des morts aux quatre coins du monde quasiment heure par heure. »

Pour ne pas se laisser envahir par la peur, Arielle Dombasle dit se préserver des chaînes d’information en continu, préférant regarder une fois par jour le journal télévisé. « Je me garde de la tyrannie de l’immédiat, comme l’écrit si bien Jonathan Curiel dans son livre [Vite !, cher Plon], que je suis justement en train de lire. » Pour s’éaérer, elle profite de son balcon. Le soleil entre par la porte-fenêtre, elle voit le ciel et des arbres. « J’ai aussi de la glycine et une rose à mon nom, « Arielle Dombasle », en boutons, raconte-t-elle. Parfois, une corneille vient me rendre visite et effraie mon chat, Little Siam. Lequel est ravi de m’avoir sous la main matin, midi et soir. Il commande et je m’exécute ! » Pour le reste, elle a essayé de ne pas modifier ses petits rituels. Elle continue de se lever tôt et de prendre « deux ou trois bains par jour ».

Toujours élégante pour BHL

Autre habitude, celle de rester élégante en toutes circonstances. Pour elle et pour son mari, Bernard-Henri Lévy, confiné à ses côtés. « Je pars du principe que rien n’est acquis en amour. Il faut toujours éblouir, surprendre et se faire désirer. Alors je ne vais pas traînailler en pyjama… » Même si son philosophe d’époux s’isole pour travailler. « Bernard-Henri est certes un grand voyageur, aventurier et conquérant, toujours par monts et par vaux, mais cela ne change guère pour lui car un écrivain est toujours à son bureau », observe-t-elle. Chacun vit sa journée avec liberté et respecte l’espace de l’autre. Ils se retrouvent pour le meilleur. « Sans enfants, nous menons une vie privilégiée d’amoureux et nos conversations sont infinies, murmure-t-elle. C’est voluptueux. »

Dans ce moment suspendu, l’artiste multiple s’active, monte les clips extraits de son nouvel album pop-rock-électro réalisé avec Nicolas Ker, Empire (Universal/Barclay). A cause du Covid-19, sa sortie a été repoussée au 19 juin. Le premier titre, disponible sur les plateformes musicales, s’est révélé prophétique : Just Come Back Alive (« revenez juste en vie »). « C’est notre souhait premier, notre prière pour tous ceux qu’on aime. » Elle fait également ses vocalises, organise des FaceTime avec ses musiciens, tandis que Nicolas Ker l’initie à distance à des jeux vidéo sanglants ! Elle envoie aussi des cœurs à ses amis sur Instagram, regarde des documentaires animaliers ou une comédie musicale de Stanley Donen, divague sur Netflix et Canal+ pour rattraper son retard côté séries. Elle a ainsi adoré Downtown Abbey, Les Tudors et Mad Men et se dit tentée par La casa de papel et Validé.

« Les Grosses Têtes » et la mythologie grecque

Mais à l’heure de Pâques, la très catholique Arielle Dombasle se dit blesée par la fermeture des églises. « Parce que c’est le dernier refuge. Quand le pape a appelé à la prière collective, je l’ai faite. J’aimais l’idée dune communion planétaire simultanée. » Et puis elle écoute de la musique, des airs sacrés, des cantiques, des requiem, des spirituals. Mais aussi du rock, particulièrement britannique, le grand inspirateur de son album.

Sa seule sortie la conduit à l’enregistrement de l’émission de RTL Les Grosses Têtes. Une participation sous étroite surveillance : prise de température avant d’entrer en studio, pas de public et 2,50 mètres de distance entre deux intervenants. « Mais c’est ma bouffée d’oxygène, le rire est thérapeutique. » Elle garde le contact avec l’extérieur grâce à Skype et WhatsApp pour discuter avec son frère resté au Mexique, où ils ont passé leur enfance. Parmi ses bonnes résolutions de confinement, elle a décidé de se remettre au piano, de relire Théogonie d’Hésiode, « pour tout savoir de la mythologie grecque », et d’étudier la géographie, « pour connaître le nom de tous les fleuves. »

Ce qu’elle compte faire à l’issue de la crise sanitaire ? « Revoir mes amis, les embraser. Reprendre les répétitions avec mes musiciens avant mes concerts. Et nager, car l’eau me manque terriblement. Même si je me sens bien là où je suis, je rêve de la liberté retrouvée d’aller et venir. »

Stéphanie Belpêche

Sa Playlist

Le Pie Jesu du Requiem de Gabriel Fauré (1887-1901)

J’adore la musique sacrée, elle me transporte violemment. J’ajouterais l’Ave Maria, Le Miserere d’Allegri et la Messe en si de Mozart. Je suis née du classique, qui n’en finit pas de m’éblouir.

Heroes, David Bowie (1977)

Un titre complètement de circonstance. Nous sommes tous des héros modernes qui faisons preuve de résilience face au virus en acceptant de rester enfermés.

Skeleton Tree, Nick Cave and the Bad Seeds (2016)

C’est la dernière chanson de l’album déchirant du même nom, que Nick Cave a écrit après la mort de son fils. Je l’ai écouté en boucle pendant les trois ans de travail pour mon disque. Je pleurais tellement c’est beau.

Son livre confiné

Sur ma table de nuit, il y a un recueil de poésies composées par ma grand-mère, Man’ha Garreau-Dombasle. Je me replonge aussi souvent dans les classiques : Baudelaire éternellement, mais aussi Rimbaud, Verlaine, Saint-Simon, Molière ou les libertins du XVIIème siècle.

Son projet

A la sortie du confinement, je reprendrai ma campagne Pick Up the Plastic pour sauver les océans. Un titre de mon album permettra de reverser à la Fondation Nicolas Hulot 1 euro pour chaque exemplaire vendu.

Arielle Dombasle dans le JDD du 26 avril 2020

Découvrez « Le Grand Hôtel » le deuxième extrait d’Empire, le nouvel album d’Arielle Dombasle & Nicolas Ker (sortie le 19 juin 2020) :

Arielle Dombasle et Nicolas Ker sont-ils des vampires ? (Soleil Rouge)

Pour cette nouvelle collaboration musicale, Nicolas Ker et Arielle Dombasle mettent des mots et des sons sur leur attirance pour les profondeurs de notre monde. Dans une quête artistique abyssale, ces anti-conformistes à leur manière partent de la simplicité de la matière liquide pour remonter jusqu’à la complexité de la création. Les onze titres de l’album, dont Le Grand Hôtel, sorti aujourd’hui, sont aussi aériens que poétiques. Voyage au centre de l’Empire. 

Arielle Dombasle et Nicolas Ker par Dahmane pour Closer

Vos enfances sont similaires. Arielle, vous avez grandi au Mexique. Nicolas, au Cambodge et avez tous deux emménagé en France à l’adolescence. Arielle, votre album Diva Latina est entièrement en espagnol. Nicolas, pour ce nouvel album (Empire), c’est la première fois que vous écrivez une chanson en français mais cet album en duo reste majoritairement anglophone. Est-ce que voguer entre plusieurs cultures, et plusieurs langues, permet de développer plusieurs personnalités ? 

Nicolas Ker: Je tiens à signaler que j’ai écrit beaucoup de paroles en français, cela m’est aussi facile qu’en anglais ; par contre je préfère ma voix anglophone donc l’utilise quasiment systématiquement. Pour ce qui est des langages, chaque langue fait jouer différents circuits synaptiques : on perçoit le monde différemment suivant qu’on le pense en une langue ou en une autre, il en est de même pour nos propres émotions et sentiments. Ne commençons même pas sur l’impact singulier d’une culture comprise sur notre personnalité. Oui, je suis plusieurs.

Arielle Dombasle: Oui, je suis un oiseau passablement exotique. Il me semble que la situation étrangère est partout la meilleure. Je me suis toujours sentie au carrefour de trois cultures: la catholique baroque mexicaine, le Grand Siècle français, et le kinky kitsch américain.

Vos personnalités scéniques et médiatiques, ont fini par transcender pour chacun d’entre vous votre image (publique au moins). Façonnez-vous une certaine idée de l’artiste français.e ou est-ce l’inverse ?

A: Je me reconnais dans des inspirations paradoxales: Je suis une Autre, et française d’adoption.

N: Même si le rock’n’roll (une de mes inspirations primale) est d’obédience anglo-saxonne, je suis également saturé d’écrivains français. Il me semble être un artiste français s’exprimant en un autre idiome. J’habite ici. 

L’Empire est ce que l’on bâtit, dirige, érige, puis dont on perd le contrôle puisqu’il nécessite d’être partagé d’une certaine manière pour exister. Le choix de ce mot pour votre nouvelle collaboration est-il une métaphore de l’album lui même ? Des carrières artistiques en général ?

N: L’Empire est le règne matériel, le Malkuth des kabbalistes, le Samsara bouddhiste. Je le considère comme carcéral, au contraire d’Arielle qui le parcourt avec ravissement.

Si l’alliance autour de cet album est décrite comme une aventure terrestre entre deux citadins, c’est pourtant aux fonds marins que vous dédiez Empire mais également votre album commun précédent La Rivière Atlantique. En plus d’être vitale, l’eau est-elle une matière inspirante ?

A&N: Elle l’a été pour nous deux, en tout cas. C’est depuis un cristal collectif généré par tout que surgissent. L’ Empire englobe toute matière, autant celle d’un homme, que celle d’un loup, d’un champignon, d’un grain de sable ou d’une nano-particule. 

Arielle, vous poétisez votre engagement pour la protection des océans sur les réseaux sociaux en laçant le hashtag #jesauveunesirène et en vous mettant en scène comme telle dans le clip de « We bleed for the Ocean », justifiant cette représentation par une forme de mythe qui remonterait à votre enfance et se matérialiserait jusque dans votre prénom. Comment l’imaginaire tient-il sa place dans le militantisme écologique ?

A: On dit que l’imagination est la folle du logis. J’en raffole.

Vous défendez la grandeur esthétique contre la médiocrité, la banalité et le conformisme. Comment maintenir un tel projet à l’ère du tout globalisé et accessible ?

N: Ce genre de globalisation des œuvres singulières me semble plutôt être une chance, malgré tous les crimes générés par l’Internet.

A: Minorities are always right.

Les poly-artistes se font lentement accepter en France. Nicolas, vous êtes auteur-compositeur, interprète et réalisateur. Arielle, comme on peut le lire sur votre compte Instagram, vous êtes « actrice, chanteuse, muse (de mode), réalisatrice ». Mais vous êtes également comédienne et danseuse, parfois même qualifiée « d’intellectuelle ». Comment mène-t-on diverses compétences artistiques de front dans le milieu culturel français ?

A: Au Carrefour des Arts, les uns se nourrissent des autres par transfusion sanguine.

N: Tous servent une même vision qui se définit au travers de transmissions, de télégrammes.

Nicolas Ker est un punk reconnu. Mais vous, Arielle Dombasle, avez peu voir jamais été qualifiée ainsi. Pourtant, à travers votre carrière, vous donnez l’impression d’avoir agi uniquement selon vos envies, en étant seulement vous même. Est-ce une forme de contestation ? 

A: Je suis un électron libre, c’est ma plus grande fierté, mon plus grand vertige.

Dans la vie, quand s’arrête le jeu ?

N: Le jeu ne s’arrête jamais. Ici notre crédit est illimité.

A: Au Purgatoire sans doute, en attente du jugement dernier.

Arielle Dombasle & Nicolas Ker (Musiques en Live)

Après 3 ans de collaboration entre Arielle Dombasle et Nicolas Ker, l’album “La Rivière Atlantique” est paru le 14 octobre 2016 ainsi que le film “Alien Crystal Palace” en 2019. Mélangeant le charme et l’excès, le duo publiera son deuxième album commun le 19 juin (“Empire“) et fait patienter son public avec un second single baptisé “Le Grand Hôtel“. L’harmonie et la sensualité dégagent une atmosphère new wave des 11 morceaux d’un disque enregistré avec l’aide du réalisateur de Jeanne Added (Mark Kerr, frère de Jim des Simple Minds) dont une majorité de titres sont anglophones. En plein confinement, ils ont accepté de répondre aux questions de Diego pour Musiques En Live.

Arielle Dombasle dans le clip "Le Grand Hôtel"

DIEGO*ON*THE*ROCKS : Arielle, quels souvenirs conservez-vous du quatuor « Les Parisiennes » en 2018 ? Vous êtes plutôt rock n’roll ou yéyés ?

ARIELLE DOMBASLE : Des séries de scènes éblouissantes de gaîté, de rires et de danses. Un revival des girl-groups des années 60. Pour répondre à votre deuxième question, je ne connais pas les yéyés !

DIEGO*ON*THE*ROCKS : Quelles différences y’a t’il entre « La Rivière Atlantique » de 2016 et votre nouvel album à paraître en juin « Empire » ?

NICOLAS KER : La Rivière Atlantique” était un album plus océanique, habité par un sujet précis qui hante également “Alien Crystal Palace“, le long-métrage d’Arielle. Notre nouvel album “Empire” participe plus de la glaise et des formules kabbalistiques qui engendrent un golem. 

DIEGO*ON*THE*ROCKS : Nicolas, comment t’est venue l’inspiration de ce deuxième album ? Quelle était le rôle d’Arielle Dombasle dans l’écriture ?

NICOLAS KER : L’inspiration vient de Philip K. Dick et de Jim Morrison qui prétendaient tous deux que « le règne matériel est carcéral, ou qu’il peut être une public school dans laquelle le châtiment corporel serait une forme d’éducation ».

Ce n’est pas vraiment un constat que partage Arielle, mais notre télépathie artistique fait qu’elle agissait à un niveau formel : je pouvais dire “la tournure de cette phrase (ou l’utilisation du Fa#m à ce moment-là) n’est pas très heureuse”, et à un bref regard entre nous, je savais immédiatement ce qu’il fallait que je cherche ou fasse, ou si c’était cela précisément. Même si je disposais du final-cut, nous étions tous deux arbitres des élégances. 

DIEGO*ON*THE*ROCKS : Arielle, en quoi diffère une collaboration avec Philippe Katerine d’une autre avec Nicolas Ker ? Comment dirige t’on Nicolas Ker sur un plateau de cinéma ?

ARIELLE DOMBASLE : Ce sont deux cosmos différents et compatibles. On ne dirige pas Nicolas Ker!

DIEGO*ON*THE*ROCKS : Tous deux comment définiriez-vous votre partenaire musical ?

ARIELLE DOMBASLE : La plus belle voix du rock, la morale d’un punk, le talent d’un compositeur de génie. 

NICOLAS KER : Indescriptible! une sorte de sphynx aux griffes rétractées. Mais j’ai l’avantage de connaître ses habitudes! Imaginez une freaky-hippie arborant à son poignet une montre suisse…

Plus personnellement, je dirais qu’Arielle est nocturne, florale, labyrinthique, tout en demeurant accessible.

DIEGO*ON*THE*ROCKS : Vous êtes déjà sortie dans les nuits Parisiennes avec Nicolas ?

ARIELLE DOMBASLE : Je suis sortie dans sa nuit sur scène.

DIEGO*ON*THE*ROCKS : Que pouvez-vous me dire sur le clip « Just Come Back Alive », difficile de savoir où il a été tourné ?

NICOLAS KER : Nous avons passé trois jours à Lisbonne au Portugal. Arielle l’a réalisé et monté avec Thierry Humbert, l’un des cadreurs et monteurs avec qui elle préfère travailler. Ils l’ont filmé à la wild à deux dans des lieux désaffectés, sans aucun folklore lisboète. 

DIEGO*ON*THE*ROCKS : « La Belle Et La Bête » serait-il un titre envisageable pour un futur troisième album ?

NICOLAS KER : Ha non, misère! Certainement pas! Je préférerais même « Laurel & Hardy« , c’est te dire…

ARIELLE DOMBASLE : J’adore « La Belle Et La Bête ».

DIEGO*ON*THE*ROCKS : Nicolas, Que penses-tu du personnage de Berurier Noir dans la chanson « Vivre Libre ou Mourir » qui est psychopathe à 14 ans, alcoolique à 17 et délinquant à 18 ans ?

NICOLAS KER : Pour te répondre, je citerai pour cela un passage d’une chanson de Lou Reed qui s’appelle « Street Hassle » : « You know, some people got no choice, and they can never find a voice, to talk with that they can even call their own, So the first thing that they see, that allows them the right to be, why they follow it, you know, it’s called bad luck. »

DIEGO*ON*THE*ROCKS : Malgré cette « mauvaise chance », on pourrait envisager un futur album de Poni Hoax ?

NICOLAS KER : Poni Hoax a malheureusement splitté il y a maintenant à peu-près trois ans. Personnellement, j’ai toujours trouvé cela dommage et serais prêt à partir sur un 5ème album mais cela ne dépend pas que de moi… Ce que je trouve charmant c’est que le split s’est fait ainsi, sans aucun mauvais sang entre les musiciens. Nous sommes toujours tous restés amis, chacun avec chacun. 

DIEGO*ON*THE*ROCKS : Si vos existences étaient des œuvres d’art, quelles seraient-elles ?

ARIELLE DOMBASLE : Les fleurs du mal” de Charles Baudelaire.

NICOLAS KER : Guernica” (Picasso) , “Don Quichotte” (Cervantes) et “Molloy” (Beckett), un hybride des trois. 

Arielle Dombasle & Nicolas Ker par Charlélie Marangé

DIEGO*ON*THE*ROCKS : Pour finir, qui sont vos héros rock n’roll ?

ARIELLE DOMBASLE : Nick CaveJoy Division, Bowie et Nicolas Ker. 

NICOLAS KER : Jeffrey Lee Pierce du Gun Club et Vince Taylor quand il commençait à devenir plus âgé.

DIEGO*ON*THE*ROCKS : Merci pour cette interview, bon confinement et à bientôt peut-être sur scène…

  • Nouveau single : “Le Grand Hôtel” – 24 avril 2020
  • Nouvel album : “Empire” – 19 juin 2020 (Barclay)
  • Remerciements : Marie Britsch.
  • Photos : Charlélie Marangé
  • Relecture : Florence R.

Arielle Dombasle et Nicolas Ker vous ouvrent les portes du « Grand Hôtel » !

Arielle Dombasle et Nicolas Ker révèlent aujourd’hui « Le Grand Hôtel », un nouvel extrait de leur album Empire.

Clip "Le Grand Hôtel" d'Arielle Dombasle & Nicolas Ker

Après leur précédent single « Just Come Back Alive », troublant voyage initiatique dans des espaces déserts, le duo dépose maintenant armes et bagages dans un « Grand Hôtel ». Nouvelle expérience de l’errance mais cette fois-ci dans un lieu clos. Ici, il est question de solitude bien-sûr mais aussi de transcendance, de sublime…

Découvrez « Le Grand Hôtel », le deuxième single extrait d’Empire, le nouvel album d’Arielle Dombasle et Nicolas Ker (sortie le 19 juin 2020).

https://arielledombasle.lnk.to/LeGrandHotel

Pochette du single "Le Grand Hôtel" d'Arielle Dombasle et Nicolas Ker

« J’espère que les gens seront plus sensibles à la beauté » (Le Figaro)

LA FRANCE D’APRÈS – Tous les jours, Le Figaro interroge une personnalité sur la façon dont elle envisage l’après coronavirus. Pour l’artiste, le confinement «est une période de recueillement».

Arielle Dombasle par Thierry Humbert et Carole Mathieu Castelli

LE FIGARO. – Le premier ministre Édouard Philippe a dit que cette crise allait révéler ce que «l’humanité a de plus beau et de plus sombre». Qu’avez-vous vu pour l’heure ?

ARIELLE DOMBASLE. – J’ai vu de la solidarité. Cela me fait bondir de joie. Les gens se reconnaissent dans l’autre, en ont le souci. C’est un sentiment extraordinaire. Avec cet enfermement très surréel, nous sommes tous devenus des soldats face à un ennemi commun : le virus. Cette solidarité nous conduit à écouter notre gouvernement, le corps médical, même si les consignes sont parfois contradictoires. Les plus rebelles, dont je fais partie, se plient à cette sagesse pour ne pas mettre les autres en danger.

Il faut rester vigilants. Cet enfermement, cet arrêt de l’économie engendre aussi tellement de misère, de pauvreté. Des gens vont souffrir terriblement de l’arrêt du commerce, du travail. C’est dramatique.

Qu’est-ce que les Français vont apprendre de cette épreuve de confinement ?

Elle nous apprend à quel point nous avons besoin des autres. Le sens de la vie, c’est l’amour et l’amitié. Ce qui est intéressant, dans l’existence, ce sont les rencontres. Mais il ne faut surtout pas oublier que beaucoup de gens sont confinés seuls. C’est d’une violence extrême. Il y a des gens qui se sentent si mal qu’ils n’osent même plus faire signe.

J’espère également que les gens seront plus sensibles à la nature, à la beauté des paysages, à la beauté tout court. Tout à coup, on entend chanter les oiseaux, alors qu’on les avait oubliés ou massacrés. Il faut que notre planète soit préservée. Cela me tient très à cœur. Je suis une contemplative. Je mène depuis plusieurs étés une campagne de ramassage des plastiques, «Pick Up the Plastic». C’est un geste simple que tout le monde peut faire. Si Andersen avait vécu à notre époque, la petite sirène serait morte étouffée par le plastique dans l’océan. Sur ce sujet, Nicolas Ker a composé le titre We bleed for the ocean (Nous saignons pour l’océan, NDLR) dans mon dernier album.

Qu’avez-vous appris sur vous ?

Je suis la même. Je n’ai pas découvert quelqu’un qui m’est étranger durant ce confinement. Je suis une artiste. Nous sommes des gens un peu à part. Les questions existentielles, nous les abordons tout le temps. En tant que catholique, je prends ce confinement comme une sorte de grand carême, une période de recueillement.

Vous continuez à travailler ?

Je continue à faire de la musique, bien sûr. La sortie de mon dernier album, Empire , a été reportée (il sortira le 19 juin, NDLR) . Les gens ont reçu le premier single, Just come back alive , comme quelque chose de très prophétique. C’est la prière que nous faisons tous envers ceux que l’on aime et les êtres humains en général. Là, nous sortons le deuxième single, Grand Hôtel . C’est une métaphore du cosmos, qui nous abrite tous.

Quelle sera la première chose que vous ferez, une fois venu «le monde d’après» ?

Je vais courir dans les parcs et jardins parisiens, pour ne pas rater complètement le printemps, avec cette jouissance de la liberté. Et ensuite je vais aller embrasser tous ceux que j’aime.

Craignez-vous d’attraper le Covid-19 ?

Non, pas du tout. Je fais attention comme la plupart des gens. Mais nous sommes tous mortels. La mort peut s’introduire de n’importe quelle façon dans notre existence.

Sortie du nouvel album Empire , d’Arielle Dombasle et de Nicolas Ker le 19 juin.
Sortie du single Le Grand Hôtel le 24 avril.

Chronique de l’album Empire (Rock & Folk)

Depuis qu’Arielle Dombasle a rencontre Nicolas Ker, l’actrice (qui avait déjà une dizaine d’albums au compteur oscillant entre musique lyrique, mambo et rockabilly) a multiplié les collaborations avec lui : un premier album commun (en 2016), un film (« Alien Crystal Palace ») et ce nouvel essai dans les traces du précédent. A tel point qu’ils se présentent maintenant comme un duo qui unit une adepte du grand écart entre exigences intello et facilités grand public à un chanteur atypique et borderline qui officia au sein du groupe Poni Hoax. Les onze morceaux, enregistrés avec des accompagnements de claviers et de violons par Mark Kerr (réalisateur de l’album de Jeanne Added), baignent dans des atmosphères marquées du sceau de la new wave, et même si Nicolas Ker, auteur-compositeur et concepteur du projet se réclame de David Bowie, ils côtoient davantage les mélopées de Nick Cave. Ils sont très majoritairement anglophones, ce qui convient mieux au duo vocal (la seule exception, « Le Grand Hôtel » évoque le Serge Gainsbourg époque « …Melody Nelson » sans parvenir à transformer l’essai) et privilégient les rythmes lents et majestueux pour des ballades atmosphériques ou adoptent des mid-tempo salutaires qui diversifient quelque peu le propos avec des échappées plus allègres (« The Palace of the Virgin Queen », « Humble Guy »). Cultivant leur impact mélodique, ils sont portés par une performance vocale séduisante : entre assise assurée et envolées cristallines, la voix mâle et la voix de tête se répondent, s’unissent et se complètent harmonieusement et sensuellement (« Twin Kingdom Valley », « Just Come Back Alive »).

Découvrez « Just Come Back Alive » le premier extrait d’Empire, le nouvel album d’Arielle Dombasle & Nicolas Ker (sortie le 19 juin 2020) :

Le confinement vu par… Arielle Dombasle et Nicolas Ker (Pure Médias)

Depuis le 17 mars, les Français sont appelés à rester confinés à leur domicile pour éradiquer l’épidémie du coronavirus COVID-19. A cette occasion, puremedias.com a décidé de demander aux personnalités du petit écran et du milieu de la culture de décrire cette période particulière de leur point de vue. Au tour d’Arielle Dombasle et Nicolas Ker, dont l’album « Empire » sortira le 19 juin, emmené par le titre « Just Come Back Alive ».

La série à regarder pendant le confinement ?
Nicolas Ker : Les 3 saisons de « Twin Peaks », particulièrement la dernière.
Arielle Dombasle : « Orange Is the New Black ». Je l’avais raté, je me rattrape.

Le film à regarder pendant le confinement ?
Nicolas Ker : « Shining », une comédie hilarante d’un père de famille tentant de massacrer sa famille lors d’un confinement d’un hiver dans un hôtel hors-saison.
Arielle Dombasle : « Lolita » de Stanley Kubrick et « La Petite » de Louis Malle car, en ces temps de confinement, eux sont confinés dans l’interdit de l’époque.

Le divertissement à regarder pendant le confinement ?
Nicolas Ker : Je n’ai toujours pas branché la TV de ma box à mon écran, par paresse. Par contre, lorsque je disposais d’une TV, j’adorais, sans ironie aucune, « Des chiffres et des lettres », ce grand moment de silence, de zen, et de gros plans de plantes vertes.
Arielle Dombasle : « Champs-Élysées » pour revoir Gainsbourg brûler un billet et les émissions américaines de variétés, « The Tonight Show » de Jimmy Fallon, pour revoir des plantades magistrales et des virtuoses inoubliables.

L’émission radio ou le podcast à écouter pendant le confinement ?
Nicolas Ker : Je ne saurais vous répondre, n’écoutant pas la radio ni de podcasts, mais je citerai les émissions de Philippe Bresson, de Mélanie Bauer et de Mathieu Culleron, car ce sont de vrais amis, et leurs questions pertinentes. J’imagine donc que leurs émissions et chroniques me plairaient sans en douter une seconde.
Arielle Dombasle : « Les Grosses Têtes », avec Laurent Ruquier, qui ne doutent jamais de rien et surtout du fait qu’on peut toujours rire de tout et avec n’importe qui.

L’album à écouter pendant le confinement ?
Nicolas Ker : Du Brian Eno période ambient.
Arielle Dombasle : « There is a Storm » de Nicolas Ker et son groupe Paris, « Les Faubourgs de l’exil » album solo de Nicolas Ker passablement inconnu et proprement génial.

L’initiative réseaux sociaux (personnalités ou anonymes) à suivre pendant le confinement ?
Nicolas Ker : Je suis désolé mais je n’en connais aucune. L’internet est avant tout pour moi une bibliothèque.
Arielle Dombasle : Tous les posts insta avec des animaux plus mignons tu meurs, je like à mort. The Ocean cleanup qui sont mes copains qui pick up the plastic (qui ramassent le plastique) all over the world pour réparer le monde. Challenge #Jesauveunesirène.

Le rendez-vous info (presse, TV, radio…) à suivre pendant le confinement ?
Nicolas Ker : Le « Huffington Post » pour sa concision. Je suis relativement informé en 15 minutes puis vais me faire cuire des œufs sur le plat.
Arielle Dombasle : La brillante Marie Richeux et son émission « Par les temps qui courent » sur France Culture, les replays d’Augustin Trapenard parce que je l’adore et « Par Jupiter » pour leur côté cash.

Découvrez « Just Come Back Alive » le premier extrait d’Empire, le nouvel album d’Arielle Dombasle & Nicolas Ker (sortie le 19 juin 2020) :

Arielle Dombasle dans Morandini Live (CNEWS)

Arielle Dombasle était l’invitée de Jean-Marc Morandini dans Morandini Live sur CNEWS pour parler de son confinement et de son nouveau single en duo avec Nicolas Ker « Just Come Back Alive ».

Arielle Dombasle en duplex dans l'émission Morandini Live sur CNEWS.

Une interview à regarder ci-dessous :

Découvrez « Just Come Back Alive » le premier extrait d’Empire, le nouvel album d’Arielle Dombasle & Nicolas Ker (sortie le 19 juin 2020) :

Nicolas Ker et Arielle Dombasle invités du Général POP Cast en quarantaine

A l’occasion de la sortie de leur second album EMPIRE, ce duo inespéré a répondu à notre interview très spéciale… à distance. Dans ce podcast, il est question de Dracula, d’abeilles chinoises tueuses de buis, du Chant de Sirènes mais aussi de quenelles. Un sacré programme ! 

Arielle Dombasle et Nicolas Ker

C’est au tour du duo Nicolas Ker et Arielle Dombasle, de jouer au jeu de l’interview en quarantaine pour ce nouvel épisode du Général POP Cast.

A l’occasion de la sortie de leur second album Empire (prévu pour le 19 juin), le duo le plus inespérée du rock français formé par la chanteuse et comédienne Arielle Dombasle et le leader de Poni Hoax Nicolas Ker nous offre donc un avant-goût de leur collaboration avec des extraits du titre JUST COME BACK ALIVE et LE CHANT DES SIRENES (qui figure en bonus de l’album EMPIRE). Sensuel, poétique et débridé,  ce disque succède à un premier travail à quatre mains : LA RIVIERE ATLANTIQUE, paru en 2016.

Ecoutez cet épisode du General POP Cast en quarantaine avec Nicolas Ker et Arielle Dombasle sur le site du Poste Général (disponible également sur AcastSpotify et Itunes) :

Découvrez « Just Come Back Alive » le premier extrait d’Empire, le nouvel album d’Arielle Dombasle & Nicolas Ker (sortie le 19 juin 2020) :

Arielle Dombasle (Série Limitée/Les Echos)

Alors que la chanteuse, comédienne et muse nous offre une nouvelle chanson, elle se prête au jeu de nos questions badines avec une fantaisie communicative.

De quoi parle votre nouveau single, « Just Come Back Alive » ?

Nicolas Ker dit l’avoir composé pour ceux qui défient le temps et les étoiles. C’est un titre prophétique en quelque sorte qui fait douloureusement écho à ce que la planète vit en ce moment. Une prière, un hymne, un chœur, adressés à tous ceux qui sont cloîtrés face à l’invisible danger. Le clip a été tourné au bord du Tage, dans un décor d’après apocalypse : on y voit deux créatures qui marchent le long de rails qui ne mènent nulle part.

Où passez-vous votre quarantaine ?

À Paris, chez moi, enfermée sagement. Heureusement auprès de mon amoureux de mari.

Quels rituels suivez-vous au quotidien ?

Ma vie est toujours très ritualisée. Car j’aime l’harmonie, le temps scandé, les rendez-vous voluptueux avec l’eau, un bain parfumé, du linge impeccable, les tables bien dressées, la lecture, la musique, le temps des films et des séries. Je veux que mon mari écrivain soit dans le meilleur des contextes de calme, de recueillement, d’inspiration quand il est auprès de moi et pas aux quatre coins du monde (rires, ndlr). Evidemment, en ce moment, je me suis mise à la cuisine, vraie nouveauté pour moi, et à mille tâches ménagères. Mais c’est bien. J’innove tous les jours et nous rions. J’aimerais devenir cordon-bleu mais j’en suis loin !

Quelle est la dernière chose que vous ayez achetée ?

Les nourritures terrestres. Je deviens une experte en Franprix, Monop’ et autres Picard…

Que trouve-t-on dans votre réfrigérateur ?

De l’eau merveilleuse, la Rosée de la Reine. Une multitude de fromages affinés, de la sucrine, des fruits de saison, des Perles de Lait que j’affectionne. Le must : des piments Lucero adobado qui viennent du Mexique.

Le dernier album que vous ayez écouté ?

Jean-Baptiste Pergolèse, le «Stabat Mater» que j’adore, «Le Requiem» de Gabriel Fauré dont le «Pie Jesu» est la plus belle chose au monde, «White Light/White Heat» du Velvet Underground et mon dernier album, «La Rivière Atlantique» composé par Nicolas Ker !

Quel est le paysage qui vous ressource le plus ?

La vue de ma chambre, a room with a view.

Les artistes dont vous aimeriez collectionner les œuvres ?

Je suis très collectionneuse et je viens d’une famille de collectionneurs, je suis très entourée déjà. Sinon j’aime les musées et les expositions. Hélas, plaisir différé.

Quelle est votre plus grande extravagance ?

Être une amoureuse «for ever». Romantique à mort.

Quelles applications utilisez-vous sur votre smartphone ?

Instagram, Snapchat, WhatsApp, Shazam, Apple TV, Spotify, Musique, Deezer, iMovie, Zoom, Collect, TikTok, Safari et iDevice.

Qui était ou est toujours votre mentor ?

Mon amoureux.

Qui sont vos héros/héroïnes ?

La Vierge Marie, ma grand-mère Man’ha Garreau-Dombasle, Frida Kahlo, Marilyn Monroe, la figure du Christ, Monsieur de Nemours, le héros de La Princesse de Clèves.

Quels sont vos livres de chevet ?

«Images», le livre de poèmes de Man’ha Garreau-Dombasle, «Les Fleurs du mal» de Charles Baudelaire éternellement, «Belle du seigneur» d’Albert Cohen.

Un objet dont vous ne vous séparez jamais ?

Mon parfum, Le Secret d’Arielle chez Mauboussin.

Si vous n’exerciez pas votre métier, qu’auriez-vous voulu être ?

Rien d’autre.

Si vous ne viviez pas à Paris, vous habiteriez…

Dans la Lune.

Pour écouter son dernier titre, cliquez ici.

« Just come back alive, revenez encore plus vivants ! » (France Info)

Invitée de l’émission « Le Monde d’Elodie » et confinée à Paris, la comédienne, réalisatrice et chanteuse Arielle Dombasle parle des soignants comme de « saints laïques » et elle espère que nous allons nous en sortir encore plus vivants.

Elodie Suigo : Comment et où vivez-vous ce confinement ?

Arielle Dombasle : Je suis restée à Paris, je n’ai pas eu la chance de partir à la campagne. Les citadins, eux, sont là et on respecte totalement les mesures préventives, parce qu’on a fini par y croire. Ce n’est pas du tout quelque chose de léger, qu’on pouvait au début prendre à la légère et être désobéissants. Maintenant, il y a quand même cette hécatombe et même si on peut imaginer et on l’espère que ce ne soit pas comme la fameuse grippe espagnole qui a fait 50 millions de morts dans le monde, ni la grippe asiatique qui a fait 7 à 8 millions de morts, ni la grippe de Hong-Kong, qui a fait un million de morts en 1968, heureusement, les gouvernements et l’information font que nous nous défendons et quon lui déclare la guerre en restant confinés.

Vous avez mis du temps à y croire ?

Je crois que comme tout le monde, on a mis du temps à y croire. On s’est dit « Oh, ce virus n’est pas très mortel, ça va passer, ça tue autant que les grippes normales, seuls les gens âgés et faibles en meurent, les autres n’en meurent pas… » Il y a eu toute ces phases auxquelles nous avons tous cru. On a compris qu’en effet ce virus ne touchait pas de la même manière les uns et les autres, bien sûr, parce qu’il arrive dans un terrain différent à chaque fois, mais qu’il tue les jeunes, les vieux, tout le monde, quoi ! Il est assez incernable pour l’instant, tous les scientifiques planchent là-dessus mais le vaccin n’est toujours pas là.

C’est dans ce contexte que vous votre dernier single s’intitule Just come back alive ; Revenez vivants !

Il semble que c’est comme une prière, un hymne, un souhait, « Revenez vivants », dans tous les sens du terme. C’est à dire, après cette période de confinement, cest la joie qui reviendra, la vraie vie et aussi j’espère que vous serez parmi ceux qui n’auront pas été touchés par ce vilain virus et que vous serez d’autant plus vivant après cette période de danger.

Avez-vous des craintes ?

Je suis au diapason de mes contemporains et c’est un phénomène mondial. Je crois qu’il faut aimer son prochain plus que jamais et la première manière de l’aimer, c’est de suivre les règles de non contagion et donc de rester à distance de tous les autres humains qui peuplent la planète.

Comment occupez-vous vos journées ?

Moi, heureusement, je suis musicienne, je suis artiste, donc évidemment, je monte mes films à la maison, j’envoie des images par WeTransfer, voilà, c’est du télétravail, comme tout le monde ! Et javais tous ces rendez-vous de propositions qui étaient là et qui sont caducs. On est tous seuls nous les artistes, on est des funambules, sur le fil, donc, complètement tributaires de l’état des choses.

 Avez-vous des livres ou des films à nous conseiller ?

Je crois que c’est le moment de lire et c’est merveilleux de se dire « Tiens, j’ai ce temps qui m’est imparti », d’aller puiser dans sa bibliothèque et de lire ce qu’on a jamais lu, des grands livres bouleversants, je dirais peut-être en ces temps de crise et de questionnement métaphysique, seul face à soi-même, on peut lire Chateaubriand,  Les Mémoires d’Outre-tombe, on peut lire La peau de Malaparte, ce sont des très très grands livres qui vous élèvent. Moi, j’aime relire aussi tous les grands maîtres du XVIIIe, j’aime relire des choses de Saint-Simon ou de Crébillon, enfin bon… Ce qui me tombe sous la main. Je me dis toujours « Tiens, je vais lire ça ! » et puis j’ai autre chose à faire… Prenons ce temps pour regarder vraiment les très grands films qu’on n’a pas pu voir et maintenant il y a tous ces programmes qui donnent accès aux nouveaux films qu’on a ratés ou qu’on n’a pas pu voir… Donc il faut profiter de tout ça.

Faites-vous partie des artistes qui soutiennent les soignants ?

Evidemment ! Ce sont des héros modernes, absolument héroïques. J’étais il y a 15 jours à l’hôpital Lariboisière, j’étais aux urgences et je vois la difficulté des cas. Ces urgentistes sont des saints laïques, des héros.

Quel message de soutien pour les auditeurs de franceinfo ?

Le printemps nous attend … Il va faire tellement beau et, comme je le chante, Just come back alive, c’est Revenez vivant, pleinement vivant, encore plus vivant !

Regardez le clip de « Just Come Back Alive », le premier single extrait du nouvel album d’Arielle Dombasle et Nicolas Ker, Empire (sortie le 19 juin 2020) :

Confinement : comment Arielle Dombasle & Nicolas Ker gardent le moral (CNEWS)

Arielle Dombasle & Nicolas Ker par Charlélie Marangé

Pour faire face à l’épidémie de coronavirus, un seul mot d’ordre : rester chez soi. Et les personnalités sont elles aussi assignées à résidence. Surnommés «la diva et le rockeur», Arielle Dombasle et Nicolas Ker donnent leurs conseils pour survivre, séparés physiquement l’un de l’autre, mais réunis par la musique.

Initialement prévue le 24 avril, la sortie de leur deuxième album en commun, «Empire» a été repoussée au 19 juin chez Barclay.

En attendant, et alors que le premier clip du single « Just Come Back Alive » est disponible, la chanteuse fantasque à l’univers inclassable s’est isolée à Paris, «sagement sur (son) lit comme territoire premier», essayant de «trouver mille stratégies aux impatiences de (son) être». De son côté, seul chez lui à Montmartre, son acolyte et leader du groupe Poni Hoax avoue «ne pas souffrir terriblement» de ce confinement. Ils ont souhaité être virtuellement réunis pour l’interview.

La musique pour se réveiller du bon pied ?

Arielle Dombasle : «Every Day Is Like Sunday» de Morrissey.

Nicolas Ker : « Lady Godiva’s Operation » du Velvet Underground.

L’activité pour rester en forme ?

A. D. : Je prends des bains parfumés et vais marcher comme une souris de la nuit une heure dans mon kilomètre autorisé.

N. K. : Scruter mon plafond jusqu’à en ronfler. Sinon, au retour du supermarché, je fais du sport genre «une-deux une-deux» en faisant basculer mes sacs de victuailles en un mouvement de compas sur tout de même 100 mètres ! Mon frigidaire, mon congélateur et ma pantry remplis, je vais devoir trouver d’autres activités sportives : plier puis ranger mes chaussettes dans leur boîte.

La lecture pour s’évader ?

A. D. : La poésie. Charles Baudelaire, «Anthologie de l’amour sublime» de Benjamin Péret, Verlaine, Rimbaud, «Images» de Man’ha Garreau-Dombasle (la grand-mère de l’actrice et chanteuse, ndlr).  

N. K. : Internet.

Le plat pour se nourrir avec plaisir ?

A. D. : Des œufs brouillés à la crème, toujours infiniment délicieux.

N. K : Je préfère avant tout les fruits de mer, même si c’est cher, mais il n’y en a plus. Alors un bon faux-filet ou un gigot de 7h. De toute façon, je mange n’importe quoi ces jours-ci… disons un fish & chips surgelé.

Le film ou la série pour faire passer le temps ?

A. D. : Je revois, avec délectation, les grands classiques de Buñuel, Tarkovski, Kubrick et Lynch. 

N. K. : Pour l’instant, je n’ai rien trouvé de transcendant, à part un film de SF suédois «Aniara», et un film d’horreur très déboussolant «Open Grave».

La petite habitude pour tenir au quotidien ?

A. D. : Un bain parfumé tous les jours, regarder le ciel, aimer, courir… je suis un animal de grande vitesse.

N. K. : Aucune, je ne suis pas du tout une créature d’habitude, pour paraphraser Arielle, qui, elle, pour le coup, l’est absolument.

Le coup de téléphone favori pour rester en contact ?

A. D. : Le téléphone virtuel dans l’au-delà.

N. K : Je ne communique que très rarement par téléphone. Je n’aime pas ma voix (ce qui, pour un chanteur, est paradoxal), et un texte peut être corrigé ou fatal.

Le compte Insta/Twitter/Facebook à suivre pour survivre ?

A. D. : Instagram pour mettre des cœurs à mes amis… mais de temps en temps seulement, échappons à la tyrannie de l’immédiat. 

N. K. : Le compte Twitter @Potus (acronyme de «President Of The United States», ndlr), évidemment.

Découvrez « Just Come Back Alive » le nouveau single d’Arielle Dombasle & Nicolas Ker :

La Bande Originale : Arielle Dombasle (France Inter)

Ce matin, une Bande Originale en formation confinée de 11h à 12h avec Arielle Dombasle.

Ce matin, la Bande Originale reçoit à domicile de 11h à 12h avec Arielle Dombasle et les chroniques de : Leila Kaddour-Boudadi, Daniel Morin, Tanguy Pastureau, Guillermo Guiz et Tom Villa.

Arielle Dombasle sortira l’album Empire le 19 juin 2020 chez Barclay.

La bande originale d’Arielle Dombasle :

  • Fin des années 70 : « Solamente una vez » de Nat King Cole
  • 1982 : « Babooshka » de Kate Bush
  • 2007 : « Où tu veux » d’Arielle Dombasle

Découvrez « Just Come Back Alive » le nouveau single d’Arielle Dombasle & Nicolas Ker :